Description
Ce cours, composé de 10 conférences, consiste à se questionner sur le rôle social de la religion. Si la philosophie doit examiner les croyances et les idées toutes faites, elle doit avoir un rapport intime avec la religion, source de nos croyances les plus fortes. Après avoir examiné le système éducatif, il est nécessaire de porter notre attention sur la religion. Le rôle de la religion est de maintenir une cohésion sociale par l'éducation qui consiste à développer le caractère moral des membres de la société. La philosophie demande si une telle chose est possible: si la vertu, l'éthique, la morale, sont des choses qui peuvent être enseignées.
CONFERENCES:
- 1/10. La vraie querelle entre philosophie et religion
La première conférence examine la vraie nature de l'antagonisme entre philosophie et religion. Historiquement, les institutions religieuses ont toujours porté un regard méfiant envers la philosophie. Nous allons voir sur quoi cette méfiance se fondait réellement et si elle était vraiment légitime. La philosophie a certes un côté très critique vis-à-vis de la religion et de son emprise sur l'éducation, mais cette critique peut très bien être bienveillante et bénéfique pour la religion, notamment en nous appuyant sur le concept de "l'abstraction" en philosophie.
- 2/10. La religion civile
Les prochaines conférences ne traiteront pas de la religion en générale mais d'une religion spécifique qui n'est pas encore très reconnue par le grand publique. Il s'agit de la religion civile. Au XXIème siècle, il y a une tendance à penser que la religion ne joue plus le rôle prépondérant qu'elle avait auparavant. Transformée en une affaire privée, on pense qu'aujourd'hui tout le monde est libérée de son emprise et que croire ou ne pas croire n'est qu'une affaire de choix personnelle. Rien ne nous oblige à être Chrétien, Musulman, Hindou etc... Cependant, il y aurait une autre religion qui n'offre pas tant ce choix et qui est aussi répondue, voir plus, que les religions traditionnelles. On parle de religion civile.
- 3/10. Histoire du wokeisme?
Le danger de la religion est qu'elle est souvent instrumentalisée pour démoniser certaines personnes qu'on jugerait dangereuse pour la cohésion sociale. Il s'agit de gens qui seraient contre la religion officielle d'un pays ou d'une société parce qu'ils auraient un comportement ou des attitudes contraire aux dogmes moraux enseignés par cette religion. Dans le cadre de la religion civile, son ennemie aujourd'hui semble être le wokeisme. Le wokeisme serait cette idéologie folle qui veut renverser les enseignements et les valeurs de l'occident plutôt qu'une réaction logique et légitime à l'interprétation officielle de la religion civile, et aussi, plutôt qu'un autre aspect de cette même religion totalement compatible avec les normes préconisées par celle-ci. Il faut donc voir l'histoire de ce mouvement pour comprendre sa nature.
- 4/10. Panique morale et wokeisme
Ici nous allons examiner le concept de panique morale et la théorie du bouc émissaire chez René Girard pour mieux comprendre le wokeisme et son développement dans le contexte de la religion civile. Nous verrons aussi comment ce mouvement peut être absorbé par l'élite "religieuse" pour l'intégrer dans son idéologie et lui retirer toute pertinence et puissance politique et réformatrice.
- 5/10. La religion ou les stéroïdes de l'identité
La 5ème conférence explore le thème de l'identité et comment la religion lui permet de se cristalliser au-delà du raisonnable. On parle d'une sur-identification. Cette sur-identification peut entrainer un comportement qui serait paradoxal par rapport aux percepts de la religion elle-même, et transforme la religion en idéologie. Les humains sont des animaux sociaux : ils ont naturellement besoin de relations sociales pour vivre et s'épanouir. La religion serait un moyen pour cette fin. La religion forge une identité, une technologie permettant la réalisation de ces relations. L'identité serait donc au service des relations. Une sur-identification engendre l'inverse : les relations sociales se mettent au service de l'identité.
- 6/10. L'idéologie et le langage.
La 6ème conférence continue l’exploration de l'identité dans un cadre religion cette fois-ci avec le terme idéologie en premier plan. On explore comment l'idéologie fonctionne, comment elle s'impose et comment elle instrumentalise les identités pour maintenir son pouvoir. La manière de maintien de ce pouvoir qu'on examinera ici c'est le langage et son utilisation idéologique.
- 7/10. La religion du progrès.
L'utilisation du langage dans un cadre idéologique favorise toujours les intérêts d'un groupe en dépits d'autres. Ce groupe devient une élite qui décide pour d'autres ce qu'est une bonne vie, ce qui devrait être une priorité en termes de décision politique. L'idéologie de cette élite est très répondue aujourd'hui, et on peut l'appeler la religion du progrès ou le complexe d'Orphée selon le philosophe Jean-Claude Michéa.
- 8/10. Théologie du capitalisme.
La religion du progrès s'enracine dans une histoire et une théologie du modèle économique dominant le monde actuel, le capitalisme. Ici, il s'agit de regarder les sources théologiques de ce système économique qui se prétend objectif et naturel. Une théologie du capitalisme demande aussi la reconnaissance d'une raison mystifiée qu'il faut démystifier.
- 9/10. Travail et Culpabilité.
Dans cette 9ème conférence, nous allons examiner le concept de la culpabilité et son impact dans l'organisation sociale moderne. La principale caractéristique de ce concept c'est qu'il guide l'énergie vitale dans sujets pour la diriger là où cette énergie, en suivant son propre cours, n'irait pas. L'énergie vitale, ou conatus selon Spinoza, s'exprime par le travail, par la création, la technique, l'art, le travail intellectuel etc... Or aujourd'hui, la religion capitalisme aliène l'homme de son conatus pour l'orienter ailleurs se servant du sentiment de culpabilité pour justifier cette orientation. La philosophie tenterait donc de démocratiser le travail, c'est à dire garantir à chacun la propriété de son propre conatus et de son orientation.
- 10/10. Eloge de l'oisiveté (Conclusion).
Dans la conclusion, nous explorerons la signification de redonner, par la philosophie, son conatus à l'Homme. Cette signification n'est rien d'autre que la revalorisation de l'oisiveté. L'oisiveté doit reprendre sa place centrale dans l'organisation sociale, là où la culpabilité à été inaugurée par une élite religieuse cherchant à satisfaire ses propres intérêts en dépits des intérêts des autres. Le travail démocratiser est un travail oisif, un travail sans culpabilité, un travail qui serait une science joyeuse (un gai savoir) par-delà le bien et le mal selon Nietzsche.
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